Jean Bourdeu d’Aguerre : « J’ai plaisir à me sentir utile «
» Un cliché de Jean ? Pas évident, il n’est pas du genre à se mettre sur les photos ! « , répond spontanément Cécile Munsch, agent de développement du Comité départemental des Pyrénées Atlantiques, lorsqu’on lui demande de quoi illustrer ce portrait de bénévole… Jean Bourdeau d’Aguerre est pourtant membre du club alpin depuis 40 ans. » Mon père m’a fait prendre ma licence au club alpin pour être assuré lorsque, vers l’âge de 16 ans, j’ai commencé à sortir en montagne avec un groupe de copains « , raconte le natif de Pau. » J’encadrais quelques sorties au club à la demande d’une amie, mais je pratiquais essentiellement avec mes amis. »
Ce bataillon de montagnards écume alors les montagnes béarnaises en randonnée et ski de randonnée, mais les vents contraires de la vie poussent ses membres vers des chemins différents, et le groupe s’étiole. Pour continuer à partager la montagne avec d’autres, Jean commence à encadrer plus de sorties au club alpin.
En parallèle, il entame une carrière dans la construction d’infrastructures routières, d’abord dans un bureau d’étude, puis au sein du service des ponts, ouvrages d’art et paravalanche du Département. Compétences qui suscitent l’intérêt de Jean Subervie : encadrant du club et membre de la commission national des refuges, il gère le patrimoine bâti du club alpin français. « Nous nous sommes rencontrés sur un raid à ski. Il m’a rapidement branché sur la thématique des refuges « , se souvient Jean Bourdeu. » À l’époque, les travaux étaient faits par les bénévoles, il y avait un engouement autour de la gestion des refuges « . Petit à petit, il » donne quelques coups de main « , puis rentre au comité directeur du club de Pau.
» J’ai eu plaisir à me sentir utile au sein du club alpin, et ce plaisir il commence dès que j’ai amené des personnes en montagne. «
En 1987, le président du club ne se représente pas. Jean, 33 ans à peine, est pressenti : « Juste pour un an « lui promet-on. Il y restera pendant 21 ans. » Les tâches administratives étaient moins lourdes à l’époque « , justifie-t-il. » Les tâches administratives, même lourdes, ne lui font pas peur « , corrige Cécile Munsch, » il fait souvent ce que personne n’aime faire, c’est lui qui se plonge dans les tableaux Excel, qui fait la formation UFCA (Unité de Formation Commune aux Activités, ndlr) « , précise son bras droit.
Ces prédispositions pour la gymnastique institutionnelle vont l’amener à travailler sur les nouveaux statuts de l’association dans les années 2000 : » Cela a été un point de bascule qui a structuré toute la vie associative et donné un nouvel élan au club alpin ». Une expérience » marquante « , qu’il vit au cœur du réacteur, en tant que membre du comité directeur national. » Nous avons tourné le problème dans tous les sens pour trouver une réponse administrative à la gestion de nos clubs. Un vrai défi, qui a abouti à la création des comités régionaux, des comités départementaux. Cette décentralisation a généré une plus grande représentativité des clubs. Ils ont pu devenir des acteurs de leur territoire. »
A la tête d’un de ces comités, celui des Pyrénées Atlantiques, depuis 2008, Jean a pu peser le poids de cette évolution. » L’ouverture de nos clubs aux jeunes, la féminisation de la pratique, les formations, la sensibilisation à la sécurité, mais aussi, en lien avec les institutions, les rencontres avec les scolaires, l’initiation à l’escalade des étudiantes isolées, le développement de refuges en famille … tout cela a pu être accélérer grâce aux actions transversales des comités. »
Après 30 ans passées sur des fonctions dirigeantes, il reste néanmoins encore un projet à mener, recense-il, celui de » passer la main « .
Article du site internet de la FFCAM (GRATUIT) : https://www.ffcam.fr/jean-bourdeu-d-aguerre.html